Périple en guinée équatoriale

Par Rached Trimèche

(Malabo Août 2022). Rarement un pays ne m’a autant surpris.

Près de 20 ans « à chercher un visa ». En vain. Le pays géographiquement coupé en deux semble en fait coupé du monde !

Six mois à élaborer un plan de vol, de voyage et de contacts. Presque pour rien !

Un voile se dissipe enfin cet été lors de la journée africaine de notre corps diplomatique à Tunis.

Un responsable de l’ambassade de Guinée équatoriale m’affirme derechef qu’il n’y a plus de visa pour la Tunisie.

L’aimable consul honoraire de la Tunisie en GE (Guinée Equatoriale), Mr Boulbaba Zitouni me confirme par WhatsApp la chose et m’apprend que jusqu’à présent seuls les USA avaient ce privilège d’entrer en GE sans visa et que depuis quelques mois la Tunisie et la GE ont aboli le visa des deux côtés.

Hallelujah ! Mais c’est le pourquoi de la chose qui m’importait maintenant plus que le voyage, moi qui ai souffert d’infinis recherches de visas dans plus de la moitié de mes 205 pays visités …

La clé de sésame est simple et inattendue. En GE nos valeureux médecins tunisiens avec à leur tête le Dr Karim Masmoudi « ont donné vie médicale » au pays dépourvu de presque toute structure médicale ! Il y resta 14 ans !

Près d’une quinzaine de médecins spécialistes suivirent, du psychiatre au chirurgien et eurent des jours heureux dans ce pays vierge et hospitalier.

Peut-être par reconnaissance le pays a finalement estimé abolir le visa aux Tunisiens !

D’autres Tunisiens suivirent et prirent racine : Arbi Mzoughi qui implanta tout un réseau de téléphonie ou encore Salah Bornaz, patron d’un groupe de catering pour l’Afrique de l’Ouest !

Reste le plus dur, comment organiser mon périple ?

La RAM fur la compagnie choisie pour le voyage(Tunis-Casa-Malabo).

D’autre part, j’ai essayé d’obtenir une recommandation auprès de l’ambassade de GE à Tunis pour faciliter mes mouvements de reporter dans leur pays.

Peine perdue ! 45 jours de correspondance avec l’ambassade demandant leur aide pour pouvoir circuler librement au « pays fermé »!

On me vendit la lune, puis le soleil, puis la mer, puis le rêve, puis ZERO ! Un mois de pourparlers en vain!

Le nouveau défi est de savoir comment éviter ces trois écueils ?

1/le vaccin Covid et un PCR négatif reconnu.

2/le confinement obligatoire même pour les habitants vaccinés qui reviennent d’une semaine de vacances etc.

3/ Revenir chercher son passeport après 3 jours de confinement et un nouveau PCR négatif.

En conclusion je n’avais aucun permis de circuler librement et était obligé d’accepter le diktat d’un confinement de 3 jours dans un hôtel, malgré ma quadruple vaccination, un PCR négatif et de laisser mon passeport à l’aéroport de Malabo.

A la guerre comme à la Paix

Arrivé au guichet de police de l’aéroport de Malabo je cherchais dans ma petite tête le moyen de ne pas attendre des heures pour sortir, n’ayant aucun bagage enregistré, et d’éviter ces trois jours de confinement obligatoire suivi d’un nouveau PCR local.

Il est grand, noir, moustachu, souriant ironiquement et bardé de 3 étoiles jaunes à l’épaule !

Face à lui une charmante demoiselle en jupe courte bleue nuit qui inspecte tous les passeports des passagers entrant en GE…

Contrairement à tout le monde je sors de la file des passagers et me dirige directement vers le « chef féroce au sourire absent » et lui raconte je ne sais plus trop quoi en lui montrant mes papiers et mon seul bagage et en terminant par cette phrase : « Ok mon Commandant ! je vais maintenant prendre une Aspirine, pour attendre les heures de formalités prévues pour quitter votre aéroport ! »

Il m’arrache le passeport des mains, appelle une autre jeune dame policière, lui donne mon document et m’intime l’ordre de la suivre…

Caramba ! je suis mal barré le chef se fâche et advienne que pourra !

Soudain.

La demoiselle qui ne daigne même pas me regarder m’ordonne du doigt, de la suivre à travers plusieurs queues et guichets en présentant mes documents de voyages ! En bout de course après 13 longues minutes d’affreux suspens elle me dit : « Vous voyez cette porte, vous êtes libre, allez prendre un taxi et rentrez à votre hôtel avec votre passeport et bagage à main ! »

 

Suit une semaine incroyable d’aventures diverses et multiples

Je naviguais dans un pays où une galaxie nouvelle qui serait selon les chiffres peuplé d’un à 1,5 million d’habitants, au service de sa majesté secrète et sacrée dont le pays semble être un « Ranch » ou une propriété privée…. Tout lui appartient, à lui, à son épouse majestueuse, à sa smala de famille et à ses courtisans. Une véritable cour royale en République !

Mais, cette si belle nature, cette mer et ces forêts appartiennent également à 95% du peuple silencieux.

Parler de non démocratie ou de politique n’est pas le but de ce reportage Dieu merci. Juste essayer de présenter une approche sur ce pays devenu vedette par ses généreuses poches de pétrole et de gaz depuis 15 ans environ et de sonder ce pays en compagnie de formidables citoyens Guinéens équatoriaux qui m’ont ouvert leurs maisons et bureaux en toute amitié.

Gracias a la vida.

Où sommes-nous donc en ce bout de monde ?

Au niveau de la ligne de l’équateur se love la 3e Guinée dite équatoriale (Conakry : Guinée française, Bissau : Guinée portugaise et Malabo dite espagnole au départ puis équatoriale).

La Guinée équatoriale, pays d’Afrique centrale constitué de la région continentale de Rio Muni (avec la ville de Bata) et de 5 îles volcaniques au large. Malabo, sa capitale située sur l’île de Bioko, affiche une architecture coloniale espagnole.

1,5 million d’habitants vivent sur 28 000 Km repartis entre îles et continent et le CFA (domination économique française hélas).

Le nom de Guinée proviendrait selon les navigateurs portugais de « noirs » ou de « Genès » femmes ! Plusieurs théories en fait.

Au golfe de Guinée, Les Portugais arrivant en Guinée Bissau vierge et insalubre il y a près de 500 ans voulurent parler à des femmes laveuses en bord de mer. Elles refusaient et disaient

 » guinée, guinée  » pour dire  » je suis une femme on ne me parle pas« 

Selon la légende les Portugais comprennent qu’ils sont arrivés sur une terre dite « Guinée « 

Les principaux groupes ethniques

sont les Fangs (environ 85% de la population) dans la partie continentale et les Bubis (environ 7%) dans l’île de Bioko.

Les langues officielles sont l’espagnol, le français et le portugais tandis que le fang et le bubi sont les principales langues ethniques.

Seul État africain de langue espagnole, la Guinée équatoriale a longtemps été un pays fermé. Héritier d’une situation coloniale où le paternalisme franquiste s’était ingénié à isoler ce pays devenu la chasse gardée de l’Église catholique et des milieux d’affaires métropolitains espagnol, le régime dictatorial qui a gouverné la République de 1969 à 1979 a atteint les limites de la pathologie politique et transformé une société naguère prospère en une population de victimes et de réfugiés.

Le coup d’État de 1979, mené par des proches de l’ancien dictateur, n’a rétabli la démocratie que de manière purement formelle. Dans cette logique, il n’est guère étonnant que la récente manne pétrolière ne profite qu’aux proches du régime et ne contribue en rien à l’amélioration des conditions de vie des populations.

Ancienne colonie espagnole, la Guinée équatoriale obtient son indépendance en 1968 sous la dictature du Président à vie, Francisco Macías Nguema.

Economie

Hydrocarbures et gaz forment 61% du PIB et procurent un PIB par habitant de 18 000 US dollars (équivalent à la Tchéquie, dans l’absolu) bien que 69% de la population vivent sous le seuil de pauvreté.

Le pétrole exporté surtout en Chine et en Inde représente 90% des exportations de la GE. Tandis que les USA représentent le premier fournisseur de la GE.

La production pétrolière de la GE avec 200 000 barils jour, après une chute à 80 000 barils/jour en fait le 9e producteur africain avec en tête la Libye, l’Angola, l’Algérie et le Nigéria

La Guinée équatoriale, une future plaque tournante gazière d’envergure : avec une capacité de 950 millions de pieds cubes par jour .

Avant le pétrole :

En 1959, la Guinée équatoriale, alors colonie espagnole, a le revenu par habitant le plus élevé d’Afrique, ses principales recettes provenant de l’exportation du cacao. Elle fonde sa première monnaie en 1969, la peseta guinéenne est arrimée sur la peseta espagnole.

En 1975, elle est remplacée par l’ekwele.

En 1985 le pays intègre la zone-franc et adopte le franc CFA (CEMAC) comme monnaie nationale. C’est ainsi le premier pays non-francophone à le faire.

Après l’indépendance en 1968

Le pays a subi le joug d’une dictature répressive de 11 ans, qui a dévasté l’économie.

Vie politique Selon Yoan Lebel Gaudreault de  Perpective Monde du Canada:

 « Décriée par l’Organisation non gouvernementale (ONG) « Freedom House » comme ayant l’un des neuf régimes les plus répressifs au monde, la Guinée équatoriale est également le pays d’Afrique subsaharienne dont le chef d’État détient le record actuel de longévité. En poste depuis 1979, Theodoro Obiang Nguema Mbasogo s’est maintenu au pouvoir en remportant à trois reprises l’élection présidentielle et toujours par une forte majorité de plus de 95%. Pourtant, le personnage, à l’instar de son pays, reste méconnu.

Après des études militaires en Espagne sous le régime de Francisco Franco, Obiang Nguema intègre le régime dictatorial de son oncle Francisco Macias, en tant que gouverneur militaire de l’ile de Bioko

Les premières années d’Obiang Nguema à la présidence furent plus difficiles, si bien que la Guinée équatoriale était dépendante de l’aide financière internationale, notamment du Maroc et comptait 750 000 habitants. Toutefois, à la fin des années 1990, l’exploitation de pétrole « offshore » par des entreprises américaines s’avère rentable pour le gouvernement Obiang Nguema qui entreprend, dès lors, un vaste chantier d’infrastructures afin de moderniser Malabo, la capitale insulaire du pays. Ce qui fait qu’à partir de ce moment, la Guinée équatoriale devient attirante pour les capitaux étrangers, mais également pour la main-d’œuvre spécialisée venant de Chine, de France ainsi que des pays limitrophes, afin de répondre à la demande engendrée par le grand plan d’infrastructures. »

Actuellement en 2022 la GE s’ouvre un peu plus au monde et envisage même un tourisme de qualité.

Une vingtaine d’images de la Guinée équatoriale pour donner une simple petite idée de la vie dans ce monde si particulier !

1. Le paseo maritimo

Ma première sortie de l’hôtel est vers un paradisiaque « paseo maritimo » ou promenade en bord de mer . Ma première marche de 4 Km aller et retour qui deviendra finalement biquotidienne, matin et soir.

Le premier café abordé avec un nom en vert végétal est celui de Ahmed un jeune, beau et dynamique Syrien qui est venu ouvrir ce café sur la jetée il y a quelques années.

Plein à craquer tous les soirs dans un pays calme, beau et serein à Malabo.

Tout le monde se retrouve ici dans un cadre féérique pour chanter la vie.

2. Malabo National Park

Trois heures de marche dans un cadre de rêve ! Une forêt tropicale sur des hectares avec un parcours bien fait.

Situé à l’entrée de la capitale, près de l’aéroport, le parc national de Malabo est une vraie réussite. Sur le plan environnemental, avec 87 hectares plantés d’arbres et de végétation luxuriante ainsi qu’un charmant lac ainsi que des aires de sport, de détente, de spectacle, des lieux d’exposition, des galeries, etc.

Du jamais-vu – en tout cas pas à cette échelle, ni remportant un tel succès populaire – dans les capitales d’Afrique centrale, où la tendance est plutôt à couper les arbres et à raboter les rares jardins et espaces publics pour faire place à la construction de logements, de bureaux. Avec sa flore disciplinée où rocailles et parterres fleuris se mêlent aux palmiers, aux ceibas (emblème du pays), aux bambous et aux tecks, le parc ressemble à un jardin à la française, à l’exception d’un coin de forêt vierge destiné à faire découvrir cet univers aux enfants.

Pour sillonner les routes impeccables et les allées paysagées, on se déplace à pied, à bicyclette, en patinette, en barque, en minibus ou en petit train. Et même en rollers et en skateboard, certains se lançant dans une séance de glisse, à la tombée de la nuit, entre les jets d’eau de la place d’Afrique, le plus grand square du parc, où trône la statue du président équato-guinéen.

L’arbre du voyageur est souverain dans ce parc national de Malabo. Au compteur une marche de 8700 pas d’extase et de beauté équatoriale.

 

Le Ceiba, arbre majestueux, figure comme emblème sur le drapeau de la Guinée équatoriale.

C’est une malvacée qui pousse dans plusieurs continents Appelé aussi kapokier, fromager ou Piroguier, Il produit une fibre végétale imputrescible, nommée kapok.

Le terme de ceiba viendrait de la langue taïno parlée par les Amérindiens des Grandes Antilles, où il désigne cet arbre.

Le ceiba était un arbre très sacré pour les Mayas, durant la période classique (300-900). Il symbolisait l’axe du monde, l’axis mundi.

Étymologie du nom Ceiba:

Il y a deux explications assez différentes à propos de l’origine du nom « fromager » :Une première explication serait la déformation française de l’expression « forme âgée » inspirée par les reliefs du tronc évoquant des rides.

Une autre explication serait liée au fait que leur bois était utilisé dans la fabrication de boîtes pour les fromages.

Certains l’appellent encore Piroguier, pour son utilisation fréquente dans la construction de pirogues.

3. Pharmacie et médecine à Malabo

Ici la pharmacie est un autre univers. Point de pharmacien pour ouvrir une pharmacie. Juste beaucoup de sous pour créer une ou 4 pharmacies et y mettre des aides préparateurs qui ont fait au maximum 9 mois d’études ou de formation et qui seront rémunérés à 200€ en moyenne.

Une boite d’aspirine Bayer coûte 14 dinars ou 5 €

Une boite de sachets de levure à 250mg coute 18d

Mais la médecine est ici à trois vitesses :

  1. Hôpital pour tous si on peut y accéder
  2. Médecin spécialiste privé à environ 100€ la visite
  3. Pire encore le nouvel petit hôpital Israélien top moderne reviendrait selon les habitants à 10000€ la journée.

4. Errance à Malabo

Le port de Malabo, la cathédrale, visite au Rotary Malabo avec Salah Bornaz et Plaza de la Mujer

5. Adhésion au CIGV Guinée Équatoriale

Salah Bornaz, Country manager FTF, devient ainsi coordinateur CIGV dans un charmant restaurant sur une colline huppée « Paraisio »de la ville…

6. Réveil matinal

A Malabo, la journée commence au café français de la ville avec des croissants chauds et croquants

7. Au paradisiaque SOFITEL Malabo Sipopo

2e café de la journée à 12 km de la ville, au Sofitel, mais…un gros oiseau NOIR (Antpita équatoriale) est venu voler en douce …mon doux pain au chocolat alors que je rédigeais un message sur mon WhatsApp.

Des heures pour arriver à ce pont qui va vers un îlet pour découvrir une petite forêt équatoriale. C’était le but même de mon passage au Sofitel…NADA, le pont est coupé par un mur de Berlin interdisant l’accès à l’île. Ne cherchez pas à comprendre !

Autour de la piscine du Sofitel Malabo Sipopo  

Elle lit sans vraiment lire sa brochure

Elle déplie sans plier ses longues jambes galbées

Elle chasse un ou une moustique anophèle (porteuse de Malaria) qui est rare dans cet hôtel.

– « Madame vous semblez déjà vous lasser de ce paradis équatorial…? »

Elle sort de ses rêveries, me toise en quelques secondes, laisse tomber sa brochure…et daigne me répondre en me fixant avec amusement de ses merveilleux yeux verts ou bleus-verts…

– « Curieux personnage vous êtes Monsieur. Vous parlez ma langue et je n’arrive pas à vous cartographier. »

La belle semble s’amuser avec sa bestiole.

– « Par contre vous, vous ne pouvez être que responsable à 9000m d’altitude. »

Elle éclate de rire, reprend sa  fraiche Corona mexicaine et avoue être chef cabine en escale repos de 36 heures à Malabo.

Elle me parle de ses voyages autour du monde elle qui habite à Carcassonne… et me confie qu’elle vient de retourner en Méditerranée dans un pays lointain pour visiter la cousine paternelle de son père ! »

-« Là je vous avoue monsieur que ce qui m’a choqué après 20 ans d’absence ce sont ces millions accrochés à tout vent … »

-« Pardon belle dame…million de quoi ? No comprendo ! »

-« Oui, oui je parle de ces milliers de sachets en plastique au vent. Horrible pollution

-« Vous parlez bien …de la Tunisie ? »

-« Oui, oui ne me dites pas que vous avez également du sang tunisien……la vida. »

Farah la Tunisienne devenue Felicia en France …

Bon retour sur Paris Farah !

8. Aux resto français l'ATELIER de Malabo

Un fabuleux Ndole aux herbes, riz, poisson, crevettes et viande sans oublier les doux platanes. Et une bière San Miguel Fresca.

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9. Un taxi pour un anniversaire ?

Je redeviens ce soir baroudeur voyageur gracias a Dios !

En sortant de ce fabuleux petit resto français l’Atelier je tombe sur un monsieur qui fait la guerre à deux ballons gonflables roses. Il n’arrive pas à les caler dans la malle rouge de sa voiture jaune.

Sans demander son avis je lui cale ses ballons dans la malle de sa voiture, mais voilà que déboule une jeune dame chargée d’une pièce montée en forme de sac Chanel marron

Soudain.

Je prends le gâteau de la dame et la case délicatement au siège arrière avec son autre paquet de cadeaux. Je serre délicatement le paquet de la « pièce montée » dans mes bras et m’installe au siège avant. Tout est si rapide que le conducteur ne pense pas à l’inconnu assis à ses côtés.

Il n’ose poser aucune question à l’intrus !

– «  En fait monsieur c’est l’anniversaire ou mariage de qui ce soir ? »

– « Euhhh c’est les 44 ans de miss Kelly au Bario Paraisio près Ambassade du Burkina et de la maison de mon ami Salah Bornaz. »

La voiture s’arrête soudain devant une superbe demeure ocre fortement allumée!

Kelly la reine du soir me prend des mains la pièce montée, m’offre à boire et à m’asseoir avec plus de 50 invités…et me retrouve presque le seul coq du village entre 90% d invités femmes. Ses amies et collègues.

Une dame bien en chair, en chemisier vert aux boutons près à éclater, s’avance vers moi et me dit à voix basse :

« Vous avez fait du bon travail monsieur. Belle décoration. Bon menu.

Jolies douceurs et vous avez mérité tous vos Francs CFA (équivalent de 1000€)…. »

Je la laisse avec ses CFA, prends juste une eau minérale gazeuse avec certains biscuits au chocolat et m’éclipse dans le noir, en heureux voyageur baroudeur !

10. La "préparation d'un chat "

« j’adore manger le chat » me dit mon jeune chauffeur de taxi ce soir  en se léchant ses  cannibalesques babines. Il me fait traverser le marché de MALABO à se croire à Delhi. Il s’arrête devant un jeune au torse nu et chalumeau en main. Il venait de terminer « la préparation canine, et la tend à son client du taxi ».

Un marché avec des centaines d’étals misérables où tout est exposé, de la valise vide, au fruit exotiques en passant par moult articles populaires dans une artère principale pavée de boue et ornée de dos d’ânes ou d’éléphants.

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11.Une journée à LUBA

Enfin une excursion possible sans autorisation de police. A 90 minutes de route de Malabo en camionnette jaune ou estafette publique, mêlée à la foule.

Paysage à couper le souffle. Pauvreté transpirante et gluante.

Un lavoir public bien africain au cœur du village marin. Mais un savoureux barracuda grillé et une bonne bière en bord de mer avec les autochtones si aimables et souriants.

Luba, située sur l’île de Bioco à 45 km de Malabo, offre aux alentours des plages de sable blanc, comme la belle Arena Blanca.

C’est la seconde ville en importance sur l’île de Bioko, d’une population d’environ 7 000 personnes. Altitude du mont: 594m

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12. Insolites faits divers

  1. Les belles voitures :

Depuis 3 jours c’est la 10e belle grosse limousine parquée correctement devant une maison que je découvre avec au moins 2 pneus entièrement dégonflés ou crevés. Des Audi, BMW ou Jaguar. No COMPRENDO NADA !

Ici, l’écrasante majorité des voitures est japonaise (Toyota surtout) et ces autres voitures de riches (gagnées Dieu seul sait comment) périssent faute de pièces de rechanges qu’il faudrait aller chercher à Dubaï… alors autant attendre des jours meilleurs ?

  1. En mémoire de chefs étrangers :

Trois rues restent fidèles aux vieux amis du pays en arborant leurs noms :

Calle Hassen II. Calle président Nasser . Calle Libia .

  1. Les journaux

Je fais la connaissance de collègues journalistes qui m’invitent dans un premier local…mais où hélas le papier fait défaut depuis 5 mois. Arrêt technique.

Et un autre journaliste m’invite dans ses luxueux locaux au centre-ville pour interviewer le voyageur aux 205 pays visités…et me propose tout de go : « Nous sommes une entreprise commerciale… combien pouvez-vous payer…? »

Je me pare d’un masque souriant …et le remercie en lui disant que je redeviendrai à Noël.

Joyeux Noël !

« Rue Président Nasser »

13.Comment un événement ravive un autre 25 ans apres ?

Ce soir face à EcoBank une quinzaine de jeunes 18 /25 ans sont agglutinés à la grille de la porte d’entrée. POURQUOI ?

Internet n’étant pas chez eux ils viennent glaner un Wifi gratuit pour leur Facebook.

Le mystère du cerveau reste entier: 25 ans auparavant, une nuit à Bamako capitale du Mali l’électricité venait de reprendre après 6 mois de coupure. Je quitte l’hôtel barricadé pour une marche nocturne…Et …je découvre à 200 m de mon hôtel 30 jeunes agglutinés sous un lampadaire. Ils pouvaient enfin faire leurs devoirs de classe sous la lumière.

La lumière publique les a sauvés. Gracias a la vida

14.Une pizza, LA TOSCANA

À nulle autre pareille accompagnée d’une rafraîchissante bière San Miguel Fresca

Chez mon ami Benjamin Obiono le proprio du resto italien de Malabo près du supermarché Martinez.

Dégustation d’une pizza à pâte croquante et craquante et une savoureuse et suave glace à la vanille avec de fines étoiles de chocolat. Belle ambiance. Bon couvert

Et découverte d’un promoteur camerounais qui fait de sa profession une passion !

Gracias a la vida !

15.Chez maître Seroso Mba Ondo

Depuis l’âge de 15 ans en voyageant je me suis toujours fait inviter à prendre un café chez les gens pour connaitre les autochtones du pays. Une belle école de la vie qui fait de nos différences une incroyable et belle richesse. Dans ce 205e pays visité idem, je suis invité chez un charmant avocat de Malabo. Dans son cabinet puis dans sa maison avec sa charmante épouse et sa sympathique fille de 10 ans.

Gracias a la vida

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16.Un succulent dernier déjeuner à Malabo

Au resto LA LUNA : Une salade tropicale. Un poisson équatorial. Une Banana split à dévorer ses doigts avec. Un petit Noir et gracias a la vida.

Le patron me parle de son riche pays et me confie : « Avec plus de 12 000$ de PNB par tête et par an la Guinée équatoriale est dans le top 3 de l’Afrique, avec environ 1,5 million d’habitants.

Les principaux produits exportés sont donc le pétrole brut (90 % des recettes d’exportation), le méthanol (produit à partir du gaz naturel d’Alba dans une usine sur l’île de Bioko), et quelques produits forestiers (bois exotiques) et agricoles (notamment le cacao). »

17.Chez Danieli Antonioli

Dans son très bel hôtel 5* BAHIA1 une agréable soirée chez mon nouvel ami italien directeur général de l’hôtel qui appartient à la « famille ».

Certes l’hôtel est tout neuf et vide mais est prêt à recevoir de nombreux touristes du monde. Plus tard ! Ce soir un seul et unique client pour une centaine d’employés et un millier de lampes allumées.

Daniele avait un resto en Italie et fit faillite. Il partit travailler 5 ans au Costa Rica (Où les clichés font place à l’ancienne route des stups des Caraïbes) ! Avec ce nouveau contrat de trois ans à Malabo il pourra enfin ouvrir son propre restaurant en Italie.

Une belle soirée riche en souvenirs du monde.

alpha

18. Alphady au salon de l’aéroport de Malabo

Le créateur nigérien de mode africaine Alphady installé à Paris et au Maroc, invité par de jeunes artistes Guinéens. Heureux que la GE fasse une place à la mode et à l’art ! Le fondateur de la FIMA, Alphady me confie : « L’Afrique dispose d’une extraordinaire jeunesse, réactive, inventive et connectée, et je souhaite de tout mon cœur qu’elle reste en Afrique pour participer au développement du Continent, à la condition bien sûr que l’on puisse créer des emplois pour elle. Or, la culture et la mode peuvent créer des milliers d’emplois ! ».

19. Avion RAM revient à Malabo après une heure de vol

L’hôtesse daigne juste nous dire au micro:  » problème technique on revient à Malabo ! »

 Le protocole guinée nous aide par une voiture officielle à quitter le tarmac.  Nous sommes deux consuls, dieu merci à être ainsi pris en charge….

Suite au retour de notre avion à Malabo après 40 minutes de vol (panne)

Cinq heures après le faux décollage nous sommes au Salon d’honneur sans wifi, ni café, avec un ami consul je sors prendre un café et un croissant.

Verdict final de la RAM après 3 heures d’attente : VOL ANNULÉ donc une nuit au proche Hilton. Ah ! la RAM.

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20.du beau jardin Hilton Malabo aux eglises de brousse

Pour ne pas moisir dans cet hôtel je décide de faire une longue de près de 90 minutes.

Alléluia. 13540 pas sous une fine pluie à travers les routes inondées derrière le Hilton

Surprise:

Je tombe en chemins sur deux petites églises rurales distantes de 4 Km où j’ai eu la chance de participer au micro et à la danse à ALLÉLUIA. Un grand moment de bonheur avec ces jeunes ruraux très attachés aux différentes églises du pays

Alléluia. L’Alléluia est une acclamation de louange envers Dieu qui se trouve dans la Bible hébraïque et a été réutilisée par la liturgie chrétienne.

En fait le mot « Alleluia » ou « Hallelujah », signifie littéralement « louez Yah ».

Enfin l’heure du départ tôt le lendemain matin. Une fois tous installés dans le nouveau 737 après 4 longues heures de nouvelles formalités à MALABO

Un sexagénaire impose le silence aux passagers respectueux Et clame 4 fois de suite

« Merci mon dieu el hamdou lellah, cette fois on part pour Casa ! « 

Et la foule Equato-Guinéenne, en chœur reprend le refrain !

Adieu Guinée équatoriale !